La vermifugation permet d’éliminer les vers parasites que le chat héberge dans son tube digestif, ou tout au moins d’en réduire fortement le nombre. Ce traitement concerne tous les chats, quel que soit leur mode de vie. Car contrairement à une idée répandue, même les chats qui vivent en appartement, sans jamais mettre le nez dehors, sont concernés par le parasitisme !
Quels sont les parasites digestifs les plus fréquents chez le chat ?
Les principaux parasites digestifs sont des vers. On distingue :
les vers ronds (ou nématodes)
Il s’agit essentiellement des ascaris. Ce sont des vers blancs, de 4 à 10 cm de long, qui vivent enroulés sur eux-mêmes dans l’intestin grêle. Ils pondent des œufs, rejetés avec les selles. Ces œufs sont très résistants : ils peuvent être encore contaminants même après deux ans passés dans le milieu extérieur !
Le chat se contamine en ingérant des œufs d’ascaris présents sur les végétaux ou la terre, ou en mangeant des petits rongeurs eux-mêmes porteurs de parasites ; chez les chatons, la contamination se fait plutôt à partir du lait maternel si la mère n’a pas été vermifugée correctement.
En cas d’infestation massive, on peut voir des vers dans les selles des chats, ou dans ses vomissements.
les vers plats (ou cestodes)
Le vers plat le plus fréquent chez le chat est un ténia, Dipylidium caninum. Le chat se contamine en ingérant des puces porteuses de larves de ténia.
L’infestation massive par Dipylidium est facile à mettre en évidence : on peut retrouver, sur le pelage du chat ou à l’endroit où il dort, les segments rejetés contenant les œufs. Ils ressemblent d’abord à des petits vers blancs mobiles d’un demi-centimètre de long. Puis ils se dessèchent et prennent l’aspect de grains de riz. Un léchage important de la région anale (sous la queue) est souvent caractéristique d’une infestation par un ténia.
Les chats qui mangent de la viande crue ou qui chassent peuvent héberger d’autres types de cestodes, en fonction des proies consommées (rongeurs, poissons, batraciens, vers de terre…).
Pourquoi est-ce si important de vermifuger mon chat ?
Chez le chat, la présence de vers intestinaux met rarement sa vie en danger, sauf en cas d’infestation massive (diarrhées hémorragiques et parfois occlusion intestinale, surtout chez les jeunes chatons).
En revanche, certains parasites hébergés par le chat peuvent être extrêmement dangereux pour l’Homme, et en particulier pour les enfants. Une contamination par les ascaris est possible lorsque les enfants jouent dans des bacs à sable où les chats viennent faire leurs besoins : les œufs ingérés accidentellement éclosent et donnent naissance à des larves qui migrent dans l’organisme, provoquant des troubles variés selon leur localisation : problèmes respiratoires (comme des crises d’asthme), douleurs musculaires, sensibilisation cutanée… Cela peut être très grave si les larves se localisent dans l’œil ou le cerveau. Dipylidium caninum ne se transmet pas à l’Homme, mais en revanche un chat qui mange des rongeurs peut héberger un ténia échinocoque (Echinococcus multilocularis), dont les larves causent des lésions importantes en se développant dans le foie de l’Homme.
Vermifuger le chat est alors un véritable enjeu de santé publique.
Quand et comment vermifuger mon chat ?
Le rythme de vermifugation dépend de l’âge et des conditions de vie de votre chat.
En général, on conseille une vermifugation toutes les deux semaines pour les chatons entre 2 semaines et 2 mois, puis une vermifugation par mois jusqu’à l’âge de 6 mois, et enfin une vermifugation tous les trois mois pour le reste de la vie du chat. Vous pouvez par exemple vous fixer une vermifugation à chaque changement de saison, surtout si le chat vit en extérieur. Pour les chats vivant exclusivement en intérieur, et nourris avec un aliment industriel de bonne qualité, deux vermifugations par an peuvent suffire. Parlez-en à votre vétérinaire à l’occasion de la visite annuelle, il saura vous conseiller.
Choisissez la présentation la plus pratique pour vous et votre chat (comprimés, liquide type sirop, pipettes à appliquer sur la peau…) afin que la vermifugation ne se transforme pas en pugilat, ce dont le chat se souviendrait pour la fois suivante !
Certains vermifuges sont plutôt actifs sur les vers plats, d’autres sur les vers ronds. En cas de doute, vous pouvez faire analyser les selles de votre chat, afin d’identifier les parasites dont il est porteur, ou opter pour un vermifuge contenant plusieurs molécules.
Lisez soigneusement la notice avant d’administrer le médicament : il existe parfois des contre-indications pour les chatons, les chattes allaitantes ou gestantes.
Vérifiez le poids de votre chat pour un dosage plus ajusté du médicament. Et surtout, ne donnez jamais à votre chat un vermifuge destiné aux chiens, même en divisant la dose par 2 ou 3…
Comment limiter les risques d’infestation ?
Les vermifuges suppriment les formes adultes et éventuellement larvaires des parasites, mais leur action est limitée dans le temps.
Or, comme nous l’avons vu précédemment, le chat se contamine principalement en ingérant les œufs ou les larves de parasites rejetés dans le milieu extérieur ou un animal infesté (rongeur, oiseau, puce…). Pour éviter une recontamination trop rapide, ne placez pas le bac à litière à côté des gamelles et enlevez les crottes tous les jours, nettoyez le bac à chaque changement de litière et traitez régulièrement le chat contre les puces. Si possible, évitez que le chat ne consomme le produit de sa chasse. Et n’oubliez pas de vermifuger correctement les chattes gestantes avant la mise-bas.
Et si mon chat ne sort jamais ?
Les chats qui vivent en extérieur ont effectivement plus de risque d’être contaminés par des parasites digestifs, mais le risque n’est pas négligeable chez les chats qui ne sortent jamais. Vos semelles de chaussure par exemple peuvent être porteuses d’œufs ou de larves de parasites lorsque vous rentrez chez vous. Et si, pendant les vacances, vous laissez votre chat en pension, il peut se contaminer, même sans contact direct avec d’autres chats.