Cela peut faire sourire mais la coprophagie et les flatulences sont à prendre en considération car presque 7% des propriétaires de chiens et chats s’en plaignent.
Ces comportements, qui peuvent être normaux ou pathologiques, peuvent gêner le maître et nécessitent alors d’être traités efficacement.
La coprophagie
Un phénomène naturel ?
La coprophagie (ou ingestion d’excréments) est un comportement normal chez certaines espèces, comme le lapin, ou encore chez la chienne après la mise-bas pour garder le « nid » propre.
La coprophagie est rare chez le chat, plus fréquente chez le chien qui va ingérer :
- soit ses propres excréments,
- soit ceux d’autres chiens (notamment quand il y a plusieurs chiens dans la maison),
- soit ceux d’autres espèces animales.
Un problème médical ?
La coprophagie peut s’expliquer par un problème médical : des éléments nutritifs appétents pour le chien persistent alors dans les excréments.
C’est le cas si le chien a des vers, s’il présente des troubles gastro-intestinaux, troubles hormonaux ou métaboliques (pancréas, diabète…) et en cas d’erreurs alimentaires (mauvaise digestibilité de l’aliment, carences vitaminiques, excès de nourriture riche en matières grasses…).
Ou un problème comportemental ?
C’est le cas le plus fréquent :
- recherche d’attention de la part du maître,
- stress (changement de mode de vie ou d’environnement),
- ennui,
- troubles hiérarchiques (les chiens dominés de la maison ayant tendance à manger les excréments des chiens dominants),
- compétition alimentaire (ce qui fait manger le chien trop vite),
- instinct maternel persistant,
- imitation (si le chien voit un de ses congénères manger des excréments),
- mauvaise habitude alimentaire (les chiens ne recevant qu’un seul repas par jour peuvent chercher à compenser),
- punition inappropriée (ou trop tardive) chez le chiot au moment de l’apprentissage,
- perte des apprentissages du chien âgé
- ou comportement allomimétique (le chien imite son maître qui ramasse les excréments).
Afin de poser un diagnostic et d’en rechercher la cause, il est important d’en parler avec votre vétérinaire qui procédera éventuellement à quelques examens complémentaires.
Les flatulences.
Un phénomène naturel.
La formation de gaz dans le tube digestif est « normale » et résulte de 2 évènements majeurs : l’aérophagie (air avalé) et les fermentations bactériennes.
Le chien avale beaucoup d’air quand il mange ou boit. Cette absorption est aggravée dans les situations de compétition lors des repas, d’excitation, d’exercice vigoureux ou de stress.
Quant aux fermentations bactériennes, elles proviennent de l’alimentation (certaines fibres, protéines de mauvaise qualité, glucides) et des sucs digestifs.
Une production excessive de gaz.
Le chien et le chat ne possèdent pas les enzymes qui permettent de dégrader certains sucres des aliments et ce sont les bactéries du côlon qui les fermentent entraînant une production importante de gaz.
C’est par exemple le cas avec les farines de soja, les pois, les haricots ; les fibres comme les pectines des pulpes de fruits, le seigle et l’orge.
Le lactose également (dans le lait).
Les protéines riches en collagène (dans les viandes très tendineuses et les cartilages) sont à l’origine de gaz nauséabonds.
Les oignons, épices, crucifères et noix aussi.
Parmi les autres causes de flatulences, il faut retenir le changement brutal d’alimentation, l’administration excessive de vitamines et minéraux, les troubles digestifs, l’obésité et le vieillissement.
Des solutions existent.
Limiter le comportement de coprophagie
Même s’il existe peu de risques sanitaires liés à la coprophagie, il est préférable de faire cesser ce comportement.
- en fonction du diagnostic posé, il faut bien sûr mettre en place un traitement spécifique.
- s’il existe une cause comportementale, il faut modifier les conditions de vie et d’environnement pour réduire le stress, l’ennui ou l’anxiété. Il faut également supprimer toute compétition alimentaire, distribuer 2 repas par jour et récompenser le chien s’il s’est bien comporté.
Les traitements non spécifiques consistent à :
- empêcher l’accès aux excréments : les ramasser dans le jardin ou le chenil juste après leur émission, et en l’absence du chien ; limiter l’accès du chien à la litière du chat s’il y a.
- traiter les excréments avec un répulsif : type poivre, moutarde ou piment.
Mais ces deux techniques demandent beaucoup de temps au maître.
- modifier l’odeur des excréments en traitant l’animal (ce qui est plus facile pour le maître).
Il existe pour cela un traitement « naturel » à base d’extraits de Yucca.
Le Yucca schidigera est une espèce végétale aux propriétés particulières qui permet de modifier l’odeur des excréments.
Ainsi l’addition d’extraits de Yucca à des aliments permet de réduire considérablement le comportement de coprophagie.
- Si le chien mange ses propres excréments, il faudra traiter son alimentation.
- S’il mange ceux des autres animaux de la maison, il faudra alors traiter tous les animaux.
Demandez conseil à votre vétérinaire, il existe un produit simple d’application, 100% naturel et dont l’efficacité est cliniquement prouvée.
Contrôler les flatulences
Là aussi, s’il n’est pas diagnostiqué de cause spécifique, différentes mesures peuvent diminuer la production de gaz :
contrôler l’aérophagie :
- passer à 2, voire 3 repas par jour,
- éviter toute compétition alimentaire responsable d’excitation et d’ingestion trop rapide.
diminuer les aliments qui provoquent la production de gaz :
- changer la source de protéines (préférer l’agneau ou le poulet) et diminuer la quantité de protéines
- éliminer vitamines, minéraux en excès ou tout supplément riche en matières grasses
- éviter oignons, épices, crucifères, fruits frais et secs
- éviter les boîtes (contenant de la carraghénane)
- choisir des aliments de très bonne digestibilité (>90%)
- effectuer des transitions alimentaires sur 2 semaines
- choisir le riz comme principale source d’hydrate de carbone
- éviter les légumineuses (farine de soja, pois…) et tout aliment contenant du lactose (fromage, lait…)
- ne pas donner de restes de table
augmenter l’exercice :
promener le chien pendant 30 minutes après le repas favorise la défécation et l’élimination des gaz.
les extraits de Yucca
additionnés dans l’alimentation du chien permettent aussi de diminuer la production de flatulences.