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Les troubles respiratoires en hiver
Même si l’hiver a été assez doux dans la plupart de nos régions, il s’est malgré tout accompagné de tous les désagréments qui le caractérisent (froid, pluie, neige…). Peut-être faites-vous partie des nombreux propriétaires et cavaliers qui ont constaté l’apparition de troubles respiratoires chez leur monture (toux, jetage…), aux conséquences médicales et sportives parfois importantes. En effet, les problèmes respiratoires pouvant être multifactoriels et atteindre différentes régions de l’appareil respiratoire du cheval, les répercussions cliniques et les traitements sont très différents.
Quels sont les symptômes ?
Une atteinte de l’appareil respiratoire peut se caractériser chez le cheval par différents symptômes, selon la partie concernée et sa gravité. Il faut pouvoir distinguer une atteinte des voies respiratoires supérieures (des naseaux jusqu’à la trachée) d’une atteinte des voies respiratoires profondes (bronches et poumons). Les symptômes peuvent se manifester par de la toux (qui peut être rauque, forte ou faible, productive ou sèche, quinteuse ou isolée…), du jetage (clair à muco-purulent), une baisse de forme, de l’hyperthermie… L’étude de ces différents symptômes est essentielle pour votre vétérinaire, qui pourra déterminer la localisation de l’affection et éventuellement suspecter une origine virale, bactérienne ou purement inflammatoire.
Quelles sont les causes des troubles respiratoires en hiver ?
Elles sont très variées, elles dépendent du mode de vie du cheval, de ses antécédents médicaux, de ses prédispositions individuelles.
En ce qui concerne les facteurs environnementaux, les jours humides et froids nous obligent à laisser plus longtemps nos chevaux au box, et pour certains d’entre eux de façon quasi permanente. Or l’atmosphère confinée des écuries parfois mal ventilées représente une source d’irritation pour les voies respiratoires, du cheval mais aussi du cavalier ! Les fourrages sont une source importante de poussières, lorsqu’ils sont stockés à proximité des chevaux dans un espace mal aéré, et lors du paillage des boxes avec de la litière plus ou moins poussiéreuse. Les litières sont également davantage utilisées et donc plus rapidement dégradées, pouvant alors dégager de l’ammoniac, gaz très irritant pour les muqueuses respiratoires. Tous ces facteurs expliquent également que l’hiver est une période à risque pour les chevaux prédisposés aux crises de « pousse », maladie inflammatoire chronique des voies respiratoires profondes.
De plus, physiologiquement en hiver les poils de votre cheval vont s’épaissir, or la pousse de poils épais favorise la transpiration au travail. Que ce soit chez un cheval tondu ou non, un mauvais séchage et une couverture inadaptée associés à l’humidité ambiante et de basses températures, peuvent donc engendrer des coups de froid et les symptômes respiratoires qui en résultent.
Enfin, différentes maladies infectieuses peuvent également circuler dans les écuries et provoquer des symptômes respiratoires, telles que la grippe équine ou la rhinopneumonie (maladies virales), voire la gourme (maladie bactérienne).
Quels sont les traitements ?
Les traitements dépendent bien entendu de la cause des troubles respiratoires. Si les symptômes observés affectent l’état général de votre cheval (fièvre, baisse de forme, jetage marqué et purulent, toux fréquente et importante) appelez rapidement votre vétérinaire traitant, lui seul pourra poser un diagnostic et prescrire un traitement adapté.
En hiver certains chevaux ou poneys peuvent déclencher une inflammation respiratoire de type allergique, se manifestant par des épisodes parfois impressionnant de « crises de pousse ». Ces inflammations pulmonaires à répétition, liée au foin poussiéreux par exemple, peuvent entraîner à terme une maladie chronique appelée emphysème. Cette maladie pulmonaire est irréversible mais il existe des traitements médicaux notamment sous forme de nébulisations qui permettent de soulager les crises. En effet, la nébulisation consiste à transformer un liquide en de très fines particules qui sont inhalées par le cheval, plus les particules sont petites et plus elles pénètrent profondément dans les alvéoles pulmonaires. Les principes actifs des médicaments vont donc directement dans les zones à traiter. Différents types de traitements et de molécules sont possibles : bronchodilatateurs, corticoïdes, antibiotiques, huiles essentielles… Les molécules n’étant pas administrées par voie générale, les effets secondaires sur l’organisme du cheval de certains de ces médicaments sont donc atténués. Les traitements par nébulisation nécessite un matériel adapté (nébulisateurs), mais qui devient de plus en plus facile d’utilisation et silencieux. N’hésitez pas à demander l’avis de votre vétérinaire.
Enfin, si votre cheval ne présente que des symptômes légers qui ne justifient pas l’intervention immédiate de votre vétérinaire (toux ponctuelle et peu importante sans altération de l’état général, jetage clair et en quantité modérée), vous pouvez les atténuer à l’aide de compléments alimentaires spécifiques. Adaptez également son travail en diminuant l’intensité et la fréquence, voire laissez-le au repos quelques jours, la récupération n’en sera que meilleure.
Le remède le plus efficace : la prévention
Le milieu de vie : si votre cheval vit principalement au box, vous devez veiller à la bonne qualité de la litière et des fourrages, un foin poussiéreux ou contenant des moisissures pouvant être source d’allergies respiratoires et à terme provoquer des lésions pulmonaires irréversibles (de type emphysème). De même, évitez de stocker les fourrages dans les écuries, et essayez le plus souvent possible de sortir les chevaux lorsque vous nettoyez ou paillez les boxes. Un manège poussiéreux peut également être arrosé régulièrement afin de limiter les particules en suspension.
Le travail : prévoyez des phases plus ou moins longues d’échauffement et de récupération, selon le temps et le niveau d’entrainement de votre cheval.
Les soins : séchez soigneusement la robe après le travail puis couvrez bien votre cheval. N’hésitez pas à le tondre (tonte à adapter à son mode de vie, au pré et/ou au box), à condition de pouvoir lui fournir une couverture suffisamment chaude. Vous pouvez également complémenter sa ration en vitamines et minéraux pour l’aider à passer ce cap difficile.
Et surtout n’oubliez pas de vérifier le statut vaccinal de votre cheval, en ce qui concerne notamment la grippe équine et la rhinopneumonie, surtout s’il vit en collectivité.
En résumé, grâce à quelques principes simples, vous pourrez profiter de cette saison certes difficile mais qui peut offrir néanmoins quelques bons moments lorsque le soleil finit par se montrer…