De la naissance jusqu’à l’âge adulte, tout mammifère subit diverses transformations physiques.
Il s’agit de la croissance, que les propriétaires de jeunes animaux et les éleveurs apprécient de suivre afin d’admirer l’évolution de leurs petits protégés.
Cet article parle essentiellement des troubles liés à la croissance chez les chiens et les chevaux. Les principes de ce phénomène sont applicables aussi aux autres mammifères (chats, vaches, brebis, chèvres, etc.)
La croissance physique d’un mammifère s’étale sur plusieurs années. Les os se consolident pour certains, à un âge où l’animal est presque considéré comme un adulte.
Un animal ne grandit pas toujours de façon harmonieuse, il « pousse » successivement en hauteur / largeur. Ceci se voit très bien au niveau de l’avant main et de l’arrière main, où l’une de ces deux parties du corps est temporairement plus haute que l’autre.
Ainsi, le squelette grandit, plus ou moins rapidement, pas toujours en même temps que les tissus mous (muscles, tendons, peau).
Certains traumatismes physiques (choc, chute) peuvent être à l’origine de défauts de posture, et provoquer notamment des déviations de la colonne vertébrale (cyphose, lordose et scoliose). Ces dysfonctions ostéopathiques sont aussi responsables de troubles de la coordination motrice et de l’équilibre.
La croissance du jeune cheval :
Qu’il soit destiné la pratique de la compétition ou à une activité moins intense, le jeune cheval nécessite des soins particuliers. La sélection d’animaux performants évolue, on demande des efforts considérables de plus en plus tôt aux jeunes. Sauf que…
La croissance osseuse du cheval s’étale sur plusieurs années. Comme indiqué sur le schéma ci dessous, les os se consolident pour certains bien après le débourrage et la mise au travail du cheval.
source : arazzi.passion.cheval.over-blog.com
Il arrive donc d’etre entravé dans la progression du jeune cheval à cause de ces poussées de croissance. Quelques exemples typiques de symptômes révélateurs d’une poussée de croissance :
- réagit au sanglage, se défend soudainement au montoir et/ou dans le travail,
- Saute à plat, difficultés à monter le garrot et à réaliser certains exercices
- Raideurs, boiteries intermittentes, irrégularités de la démarche
- Fatigue inhabituelle qui ne correspond pas aux efforts fournis au cours de son entraînement, perte d’état inexpliquée malgré l’appétit et la vermifugation.
L’adaptation du matériel peut constituer une entrave à la bonne croissance du cheval. C’est un facteur délicat à gérer tant la morphologie du cheval peut changer au cours de sa croissance. L’adaptation de la selle, entre autre, ne doit pas gêner la poussée des épineuses vertébrales du garrot, le mouvement des omoplates et comprimer la ligne de dos. Idem pour le filet, qui ne doit pas créer de points d’appui sur des régions encore non ossifiées sur le crâne du cheval.
Dans tous les cas décrits décrits ici, l’ostéopathie peut contribuer à aider votre cheval dans sa croissance et ainsi améliorer ses performances au travail. Concrètement, l’ostéopathie peut aider à corriger d’éventuelles dysfonctions articulaires, musculaires etc. Elle permettra d’agir sur les tensions de croissance et soulager le cheval d’éventuelles dorsalgies/lombalgies etc. et ainsi d’aider votre cheval à mieux vivre sa croissance. A titre préventif, elle évite l’apparition de défauts de posture succédant aux dysfonctions ostéopathiques et de la locomotion.
Bien qu’un jeune cheval soit inscrit dans une démarche sportive une fois mis au travail (cycles libres, cycles classiques jeunes chevaux/poneys de 4 à 6 ans), parfois leur croissance leur demande trop d’énergie pour travailler normalement. Il vaut mieux parfois laisser le cheval au repos complet pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois, afin de retrouver un cheval en pleine forme et mieux disposé à travailler par la suite. On peut envisager d’ajouter des compléments alimentaires à la ration du cheval dans ces cas là : sélénium, vitamine E, calcium, votre vétérinaire saura vous conseiller les nutriments dont votre cheval a besoin.
La croissance du jeune chien :
Attention !
Ce n’est pas parce qu’un chiot est actif et très joueur qu’il faut en abuser ! Bien qu’ils soient très souples et endurants, on ne peut imposer une activité sportive à un jeune chiot (avant 8 – 10 mois). Sous prétexte que les chiots ont beaucoup d’énergie, une activité physique soutenue même durant une courte période use prématurément les articulations et favorise l’apparition de pathologies irréversibles (arthrose, dysplasie, etc.).
source : clubcaninccvb.e-monsite.com
Les grandes races de chiens (leonberg, dogue allemand, etc.) sont sujettes à une croissance très rapide au cours des premiers mois de sa vie, mais elle se termine relativement tard. Sans cloîtrer complètement votre chiot jusqu’à ce qu’il ait fini de grandir, modérez son activité : ne laissez pas vos enfants jouer trop longtemps avec lui par exemple, ou ne lui imposez pas de trop longues promenades, même si vous voyez que votre chiot en pleine forme.
Comme pour les chevaux, voici les symptômes qui peuvent vous inciter à offrir une séance d’ostéopathie à votre chiot :
- Raideurs, boiteries intermittentes, irrégularités de la démarche
- Fatigue inhabituelle, perte d’état inexpliquée malgré l’appétit et la vermifugation.
- Déviations de la colonne vertébrale
Interrogez vous également sur le matériel que vous utilisez pour votre chiot. Harnais ou collier, les points de pressions créés par une mauvaise adaptation du matériel sont à l’origine de dysfonctions locomotrices chroniques qui peuvent avoir des conséquences importantes à long terme sur la santé ostéo-articulaire de votre chien (on en parlera dans un prochain article).
Des questions ?
Notre ostéopathe, Marine Loustaud Bouffier vous répond !
En complément, son site internet : http://osteopathe-animalier-dordogne.over-blog.com/