Vous pouvez avoir à nourrir artificiellement des chiots ou des chatons pour différentes raisons : ils sont délaissés par leur mère, orphelins (la mère est décédée au moment de la mise-bas), sous-alimentés (la portée est nombreuse et la mère n’a pas assez de lait)… Cela demande un investissement personnel important. Heureusement, il existe maintenant sur le marché des laits maternisés qui facilitent la tâche ! Voici les réponses aux questions fréquentes sur l’alimentation artificielle des chiots et des chatons.
Quel lait utiliser ?
Par rapport au lait des carnivores, le lait de vache est trop dilué, trop sucré et trop pauvre en matières grasses et en protéines. Il existe bien des recettes pour rendre sa composition plus proche de celle du lait de chatte ou de chienne (en ajoutant de la crème, des œufs…), mais cela risque de provoquer une diarrhée chez les nouveau-nés. Il est préférable d’utiliser du lait maternisé en poudre, spécifique pour chiots ou chatons (il existe également des laits « chiots et chatons »).
Comment préparer le biberon ?
Suivez attentivement les consignes de dilution (quantité d’eau et de poudre) du fabricant. Pour faire le moins de grumeaux possible, mieux vaut verser l’eau dans le biberon et ajouter les mesures de poudre correspondantes.
Le lait maternisé doit normalement être préparé juste avant utilisation, mais il est possible de stocker des biberons prêts à l’avance au frigidaire à 4 °C environ pendant 48 heures maximum. Ils seront ensuite réchauffés à 37-38 °C (bain-marie ou micro-ondes) avant la distribution. Soyez précis sur la température du biberon : trop froid, le lait est mal digéré, trop chaud, il peut provoquer des brûlures.
Respecter les règles d’hygiène : lavez-vous les mains avant de préparer les biberons, stérilisez le matériel (biberons et tétines) avant chaque utilisation et utilisez de l’eau en bouteille.
Où trouver un biberon et une tétine adaptés ?
La plupart du temps, les boîtes de lait en poudre sont vendues avec le biberon et la tétine. Sinon, vous pouvez en acheter chez un spécialiste de la santé animale.
Quelle quantité distribuer et à quel rythme ?
Règle d’or : suivez scrupuleusement les conseils du fabricant.
- Les quantités à distribuer dépendent de la concentration du lait. Elles augmentent très progressivement, en fonction de l’âge et du poids. En général, le chiot/chaton arrête de téter quand il a assez bu, mais attention à ne pas le faire boire trop vite : du lait pourrait passer dans les poumons.
- Le rythme d’alimentation au biberon ne peut pas être identique au rythme naturel des tétées : avec leur mère, les chiots/chatons boivent de petites quantités de lait, plus de 20 fois par jour. À titre indicatif, on conseille 7 à 8 biberons/jour la 1ère semaine, soit 1 biberon toutes les 3-4 heures (ou un repas toutes les 2 heures avec un arrêt entre 23 heures et 5 heures), 6 biberons/jour la 2ème semaine, 5 biberons/jour la 3ème semaine, 4 biberons/jour la 4ème semaine. À partir de la 5ème semaine : le nombre de biberon diminue au fur et à mesure du sevrage. Heureusement, les petits commencent à laper tout seuls le lait dans une écuelle vers l’âge de 3 semaines.
Bien sûr, si la distribution de lait artificiel vient en complément du lait maternel, il faut surveiller le poids des chiots/chatons et adapter les quantités.
Et si les petits ne veulent pas boire ?
Inutile de forcer un chiot ou un chaton à boire. Plusieurs raisons peuvent expliquer le refus de téter :
- Une hypothermie : si la température du corps est inférieure à 34,5 °C, le réflexe de téter disparaît. Prenez la température rectale du petit : si elle est trop basse, réchauffez-le avec une bouillotte ou une lampe chauffante
- Une hypoglycémie : essayez de déposer un petit peu de miel sur ses gencives, cela lui donnera du sucre
- Une suralimentation : elle s’accompagne souvent de diarrhée. Il faut diminuer les quantités distribuées.
Si rien n’y fait, consultez rapidement votre vétérinaire.
Y a-t-il autre chose à faire, à part nourrir les petits ?
Si vous nourrissez les chiots/chatons uniquement parce que la portée est nombreuse, en général la mère s’occupe de ses bébés. En revanche, si les petits sont orphelins ou délaissés, il va falloir que vous la remplaciez !
- Le chiot/chaton n’est pas capable de faire ses besoins tout seul. Après chaque buvée, il faut frotter la région ano-génitale (entre l’anus et le scrotum chez le mâle, entre l’anus et la vulve chez la femelle) avec un coton ou un gant de toilette humide tiède pour entraîner une défécation et une miction réflexe, comme le ferait la mère en le léchant.
- Pour aider au développement du système nerveux des petits, vous devez les manipuler tous les jours en douceur. Profitez-en pour les peser afin de vérifier qu’ils prennent bien du poids. Attention cependant à ne pas les réveiller quand ils dorment.
- Les chiots/chatons nourris artificiellement présentent généralement un retard de croissance par rapport aux animaux nourris naturellement. Pour compenser, il est possible de commencer le sevrage plus tôt, vers l’âge de 3 semaines, avec un aliment spécifique de bonne qualité. Vous pouvez saupoudrer un peu de poudre de lait sur l’aliment pour assurer la transition.
Et si les chiots/chatons n’ont pas bu de colostrum ?
Le colostrum est le premier lait produit par la femelle pendant 24 à 72 heures après la mise-bas. Il est indispensable aux nouveau-nés car riche en anticorps, qui les protègent des infections, et en substances laxatives, qui aident à éliminer le méconium (les premières selles, accumulées pendant la vie fœtale). Si les chiots/chatons n’ont pas bu de colostrum, vous pouvez acheter un substitut de colostrum, sous forme de poudre à reconstituer, à administrer le plus tôt possible. Son efficacité est moindre qu’un colostrum naturel, car les anticorps apportés sont forcément moins bien adaptés au milieu environnant que ceux produits « sur place » par la mère, mais c’est mieux que pas de colostrum du tout !