Les symptômes de la grippe équine sont assez proches de la grippe humaine : le cheval est abattu, il mange moins, présente une forte fièvre (jusqu’à 41 °C). Un écoulement nasal apparaît, d’abord fluide et clair, puis épais et jaunâtre. L’inflammation des voies respiratoires provoque une toux sèche et quinteuse. Dans la grande majorité des cas, les chevaux guérissent en deux semaines environ, sans aucune séquelle. On peut alors se demander quel est l’intérêt de vacciner les chevaux contre une maladie qui, a priori, n’est pas dangereuse ? Voici quelques éléments de réponse.
La grippe équine est une affection extrêmement contagieuse
La maladie évolue par pics, avec des périodes d’accalmies entre chaque pic. Le virus de la grippe se transmet par l’intermédiaire des sécrétions nasales ou buccales des animaux malades : lorsque le cheval éternue ou tousse, de grandes quantités de virus sont projetées dans l’air. Même les chevaux en période d’incubation (c’est-à-dire infectés par le virus, mais ne présentant pas encore de symptômes) sont contagieux. Ce laps de temps dure entre 2 et 5 jours pour la grippe. Une transmission indirecte du virus par le matériel contaminé ou le personnel est également possible. Le virus de la grippe est très contagieux : toute une écurie peut être atteinte, en quelques heures, à partir d’un seul cheval malade ! La concentration des animaux et leur transport sont deux facteurs favorisant la propagation.
Des complications de la maladie sont toujours possibles
Dans la plupart des cas, seul l’appareil respiratoire supérieur des chevaux est atteint, ce qui se traduit par les symptômes « classiques » de la grippe : fièvre, écoulement nasal et toux. Mais la grippe peut également être responsable de l’apparition d’autres symptômes moins typiques : conjonctivite, œdème (gonflement) des membres, douleurs musculaires, difficultés respiratoires. Chez les poulains, les chevaux âgés ou affaiblis par une autre maladie, les complications infectieuses sont fréquentes et peuvent entraîner des troubles respiratoires sérieux : bronchite, congestion, œdème pulmonaire, voire bronchopneumonie mortelle.
Il n’existe pas de traitement de la grippe
Comme pour toutes les maladies virales, il n’existe pas de traitement spécifique de la grippe. Le vétérinaire met en place un traitement symptomatique, visant à faire baisser la fièvre et atténuer les symptômes. Un traitement antibiotique est prescrit uniquement en cas de surinfections bactériennes avérées.
Une période de repos est obligatoire après une grippe
Les chevaux grippés doivent être mis au repos pendant au moins 3 semaines, le temps que les tissus détruits par le virus se régénèrent, dans un endroit propre et bien aéré, sans courant d’air. N’hésitez pas à fournir à votre cheval un complément alimentaire spécial « convalescence », riche en oligo-éléments et en vitamines, pour soutenir son organisme fatigué. Certains chevaux mettent 6 mois pour récupérer totalement ! Cette période de convalescence doit être respectée, sous peine de voir traîner en longueur la phase de toux, qui fatigue énormément le cheval, ou apparaître des séquelles pulmonaires ou cardiaques favorisant ensuite l’apparition de maladies respiratoires chroniques obstructives. Cette immobilisation momentanée du cheval peut être très pénalisante pour les chevaux de club ou de concours.
La gestion des chevaux grippés est contraignante
Pendant toute leur convalescence, les chevaux infectés doivent être séparés des autres équidés pour limiter la propagation du virus. Il faut également désinfecter le matériel utilisé par les personnes au contact des chevaux (bottes, vêtements, matériel de pansage, seau…) qui pourrait être un vecteur de dissémination. Le virus est peu résistant dans le milieu extérieur et facilement détruit par les désinfectants courants.
La vaccination est obligatoire dans certaines circonstances
Dès que le cheval sort de votre propriété privée, la vaccination antigrippale est obligatoire. À partir du moment où vous transportez votre cheval, participez à des rassemblements (compétitions, courses, présentations d’élevage…), laissez votre cheval en pension, la vaccination contre la grippe est exigée. La vaccination est également nécessaire pour accéder aux terrains d’entraînement, aux hippodromes et aux établissements appartenant aux sociétés de courses. Après la vaccination, le vétérinaire colle les vignettes, date, signe et met son cachet sur la page réservée du livret signalétique. Ce sont les seules preuves officielles de la réalisation de l’acte vaccinal. La vaccination réalisée par le propriétaire lui-même n’a aucune valeur légale.
Le protocole de vaccination est assez simple
Chez les poulains, la primovaccination peut être faite entre 4 à 6 mois. Elle consiste en deux injections à un mois d’intervalle, avec un premier rappel 6 mois plus tard. Si la mère du poulain n’était pas correctement vaccinée, il est préférable de commencer la primovaccination plus tôt, dès l’âge de deux mois. L’immunité apparaît 15 jours environ après la seconde injection de primovaccination et dure 6 à 12 mois. Pour une protection efficace et durable, un rappel doit donc être impérativement pratiqué tous les ans ou tous les 6 mois dans les situations « à risque » (chevaux de course, yearlings à l’entraînement…). La vaccination associe souvent grippe, tétanos et rhinopneumonie.
La vaccination apporte une protection efficace, mais pas absolue
Le virus de la grippe équine est un virus de type influenza. Il se caractérise par une aptitude à muter génétiquement et plusieurs souches (c’est-à-dire des formes différentes du même virus) existent. Un suivi des différentes souches est mené par l’industrie pharmaceutique et des réseaux d’épidémiosurveillance pour adapter les vaccins aux souches de virus effectivement en cause dans les épidémies de grippe. Cette « mise à jour » des vaccins n’est pas toujours facile, car elle se heurte à des problèmes de coût et au cadre règlementaire européen qui régit les autorisations de mise sur le marché, peu adapté à des modifications rapides de celles-ci. Les laboratoires font de gros efforts pour adapter le vaccin à la souche en circulation, mais la protection vaccinale ne peut être absolue. Cependant, même si le virus qui circule est différent de la souche vaccinale, les chevaux vaccinés ne présentent qu’une forme atténuée de la grippe. Ils sont moins contagieux que les chevaux non vaccinés et leur guérison est plus rapide.