La boiterie est le principal motif de consultation pour lequel l’ostéopathe est sollicité. Les boiteries peuvent être très bien visibles, tout comme elles peuvent être plus subtiles mais perturber la locomotion générale de l’animal : on parle alors d’irrégularité.
La locomotion de l‘animal est délicate à observer et à interpréter. La boiterie peut avoir de nombreuses origines et le traitement peut être long et coûteux.
La boiterie est une altération de la locomotion faisant apparaître une irrégularité d’allure. Elle peut atteindre une ou plusieurs parties du système musculosquelettique de l’animal, le plus généralement un membre ou le squelette appendiculaire (la colonne vertébrale).
Lors de l’examen d’une boiterie, l’ostéopathe va chercher son origine et prendre en compte une multitude de paramètres : l’historique de votre animal est indispensable afin de connaître la cause de l’apparition de la boiterie (où, comment, depuis quand, suite à quel événement, apparition soudaine ou progressive, antécédents de santé, etc.). L’ostéopathe va également se renseigner sur la vie quotidienne de l’animal : alimentation, activité physique quotidienne, comportement habituel…
Ensuite, le thérapeute va observer votre animal sous toutes les coutures pour comprendre son fonctionnement : aplombs, postures antalgiques, démarche lors des différentes allures et/ou sur des figures particulières… Chaque foulée et chaque partie du corps est minutieusement analysée pour détecter les zones en souffrance et avoir une idée plus précise de la pathologie de votre animal.
Lorsque l’animal consulté souffre d’une boiterie, et même si la cause de cette altération de la démarche semble orthopédique, l’ostéopathe peut aussi réaliser un examen neurologique pour confirmer l’origine orthopédique seule. Les tests essentiels à réaliser pour la recherche d’une affection neurologique autre que cérébrale sont les réactions posturales et en particulier, le palper proprioceptif. En effet, lors de troubles de la conduction de l’information nerveuse, la proprioception disparaît en premier.
L’ostéopathe a la possibilité de résoudre beaucoup de boiteries, malheureusement pas toutes.
Quelles sont les pathologies qui peuvent engendrer une boiterie ?
Pour ne citer que les cas les plus fréquents : blessure au niveau des pieds/coussinets/griffes, arthrose, arthrite, fracture, ostéochondrite, luxation, entorse, dysplasie chez le chien, traumatisme ostéoarticulaire ou musculaire, tendinite, desmite, accrochement de la rotule, hernie discale, traumatisme neurologique, désordre gastrique ou viscéral, etc…
Comment évaluer la gravité de la boiterie que présente votre animal ?
Les boiteries des animaux sont classées de 1 à 5, le grade 5 étant le stade le plus alarmant :
- Grade 1. On observe difficilement la boiterie ; elle apparaît en fonction des circonstances (sur terrain dur, après un test locomoteur). Les troubles neurologiques ne sont pas visibles aux allures normales, mais ils sont présents dès que l’on oblige l’animal à faire un mouvement précis (reculer, extension d’encolure…)
- Grade 2. La boiterie est difficilement observable au pas et au trot en ligne droite mais apparaît dans certaines circonstances (sur terrain dur, sur le cercle). Le trouble nerveux est visible aux allures normales et augmenté lors de tests précis.
- Grade 3. On observe la boiterie au trot et quels que soient les paramètres. Les troubles nerveux sont sévères aux allures normales avec une tendance à la chute lors des tests.
- Grade 4. La boiterie est évidente et nette dès le pas, on a un mouvement de tête ou de hanche. Les troubles nerveux éventuellement présents vont de la chute au sol à la paralysie complète.
- Grade 5. L’animal boite au pas et au trot de façon évidente ; il a du mal à s’appuyer sur le membre douloureux lorsqu’il est en mouvement, et se soulage fréquemment au repos ou lorsqu’il est dans l’incapacité de se déplacer. Cela peut aller jusqu’à la suppression de l’appui.
Vous pouvez également qualifier la boiterie de votre animal pour la décrire au thérapeute :
- On parle de boiterie à chaud lorsque l’irrégularité apparaît seulement après un certain temps d’activité ou d’échauffement.
- On parle de boiterie à froid lorsque la boiterie se produit dès les premiers mouvements du l’animal après un repos prolongé.
- La boiterie est dite d’appui quand l’animal a mal lorsque son poids est supporté par le membre lésé.
- La boiterie est dite de soutien quand le mouvement du membre engendre une douleur.
- Une boiterie articulaire est suspectée lorsque l’animal est boiteux sur un terrain dur, notamment à froid. La résonance et les vibrations du terrain dur accentuent la douleur au niveau du membre boiteux.
- Une boiterie tendineuse s’observe sur un terrain mou : sur un sol meuble et souple, les tissus mous sont étirés et cela intensifie la douleur au niveau de la structure atteinte (muscle, tendon, ligament).
Pour finir, quelques petites astuces :
- Chez le cheval, une boiterie très intense au pas est le plus fréquemment un problème de pied (abcès, clou de rue). Même sans signe apparent, c’est généralement le maréchal ferrant qui soignera la boiterie de votre cheval.
- Chez un chien ou un chat, lors d’une boiterie très intense au pas, vérifiez bien l’état des coussinet set des griffes : un corps étranger ou une blessure est souvent à l’origine du problème. Sinon, il peut s’agir d’une pathologie avérée : tendinite, entorse, voire fracture. Une visite chez votre vétérinaire s’impose alors.
- L’ostéopathe soignera donc des boiteries peu visibles de grade 1 ou 2, rarement plus grave.
Dans tous les cas, prenez le temps de vérifier la bonne santé de votre animal. Dans le doute, n’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire.
Des questions ?
Notre ostéopathe, Marine Loustaud Bouffier vous répond !
En complément, son site internet : http://osteopathe-animalier-dordogne.over-blog.com/
ou : 06.42.50.81.81