Quels plantes ou arbres qui nous entourent sont dangereux pour les chevaux ?

Santé

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A l’état sauvage, les chevaux reconnaissent les plantes susceptibles d’être dangereuses pour leur santé grâce, en partie, au comportement alimentaire que leur a inculqué leur mère. Pourtant, malgré leur instinct, certains chevaux meurent suite à l’ingestion de plantes toxiques. Alors pourquoi ?

La domestication a changé leur comportement alimentaire. Leur accès aux pâtures est limité dans le temps,  ils sont parfois mis à la diète pour des raisons prophylactiques (obésité), sevrés trop tôt (l’éducation maternelle n’étant pas terminée) ou encore se retrouvent face à des plantes qui ne leur sont pas accessibles à l’état sauvage (plantes d’ornement importées).

Alors voyons ensemble une partie de ces plantes  et arbustes qu’il faut savoir reconnaître pour mieux protéger nos chevaux.

Arbustes et plantes qu’ils peuvent rencontrer naturellement dans ou autour de leur champs

Le chêne

Les intoxications font suite à l’ingestion de glands en automne ou de jeunes feuilles au printemps. Le manque d’herbe ou l’abondance de glands au sol (suite à des vents violents) sont autant de facteurs favorisant l’intoxication. Les glands verts sont beaucoup plus dangereux que les glands mûrs. Les troubles peuvent apparaître après ingestion ponctuelle d’une grande quantité de glands mais il s’agit plus souvent de l’ingestion prolongée de quantités plus faibles. La toxicité est imputée aux tanins qui par hydrolyse libèrent des substances toxiques pour le rein. L’intoxication peut entraîner une anorexie, des coliques, parfois diarrhée hémorragique, une dépression puis des mictions fréquentes et une constipation. Cette dernière peut être grave et nécessite parfois une hospitalisation. Lors de surpâturage, il est nécessaire d’éloigner vos chevaux de l’accès aux glands.

Le marronnier

La substance toxique est l’esculine. Elle est présente dans les feuilles et les marrons. Leur ingestion peut provoquer des coliques, une ataxie (démarche ébrieuse) et par la suite des tremblements musculaires, une paralysie, des convulsions et la mort.

Le Séneçon de Jacob

De plus en plus présent dans nos prairies. Cette plante à fleurs jaunes est  facilement reconnaissable. La plante est très invasive, résistante à la sècheresse et au froid. Toutes les parties de la plante sont toxiques. Son amertume fait que les chevaux l’ingèrent rarement sur pied, sauf en cas de restriction alimentaire. En revanche, séchée, dans le foin, elle perd cette amertume (mais pas sa toxicité) et devient appétante. La plante est hépatotoxique. Son ingestion entraine une hépatite aigüe si elle est consommée en quantité excessive, ou chronique si elle est consommée régulièrement en petite quantité.

Le rumex

L’intoxication au rumex est liée à l’ingestion répétée de la plante, plus rarement à l’ingestion unique d’une quantité importante. Elle entraine une irritation digestive qui provoque de l’hypersalivation, de la diarrhée. La dose journalière toxique de la plante est de 0.1 à 0.5% du poids de l’animal. Dans les rares cas, il peut survenir une insuffisance rénale aigüe.

La fougères mâle ou fougère aigle

Cette intoxication est rare car elle est la conséquence d’une consommation de cette plante non appétante en grande quantité. Le principe toxique de la plante provoque une carence en thiamine (acide aminée nécessaire). Elle entraine un mauvais état général, une ataxie, cécité (perte de la vision), un décubitus (le cheval reste couché) et des convulsions. L’intoxication est peu commune mais peut survenir si elle est mélangée dans le foin et si les individus affectés n’ont rien d’autre à manger.

La prêle

Les intoxications chez le cheval sont rares mais peuvent survenir si ces plantes sont les seules à disposition dans le pré. Le principe toxique est une thiaminase comme la fougère.

Les colchiques des prés

Elles s’avèrent toxiques même séchées dans le foin.

Les renoncules bulbeuses

Elles sont présentes dans de nombreuses prairies, mais heureusement les chevaux ne les mangent presque jamais à l’état frais, et la déshydratation les rend non toxiques. Le surpâturage ou le manque de nourriture peut amener certains chevaux à les manger. Les symptômes sont digestifs (coliques, muqueuses buccales irritées, anorexie…). Le contact de la peau avec la plante écrasée provoque une irritation.

 

Les plantes d’ornements

L’if

Toutes les parties de l’arbre sont toxiques, sauf la partie charnue du fruit. La graine est la partie de la plante la plus toxique. Les chevaux ingèrent les rameaux soit sur pied, soit après une taille. Comme il ne contient pas de résine, il est consommé facilement et la saveur douce du fruit contribue à le rendre attractif. La toxicité est maximale en hiver et n’est pas diminuée dans les branches sèches. Les doses mortelles sont d’environ 200g par cheval. Les signes toxiques apparaissent moins de 3h après l’ingestion (excitation, tremblements, puis dépression et somnolence). Dès lors que les symptômes nerveux apparaissent, le pronostic est sombre et la mort intervient rapidement (12 à 48h). Parfois le cheval est retrouvé mort sans qu’on ait eu le temps d’observer le moindre symptôme.

Le rhododendron

Toutes les parties de la plantes sont toxiques. Les chevaux l’ingèrent souvent plus par curiosité après taille de rameaux sur le bord des talus.

L’érable sycomore

Il est responsable de la myopathie atypique. L’hypoglycine A contenu dans les samares (fruits) est responsable de la destruction des cellules musculaires. Le cheval présente une myosite généralisée, n’arrive plus à uriner, l’urine est brune (myoglobinurie). L’intoxication est plus fréquente au moment de la chute des samares (automne) qui portés par le vent peuvent parcourir plusieurs kilomètres. L’issu est souvent fatal

 

Ceci n’est qu’une liste non exhaustive. Elle nous montre à quel point il est important d’être vigilant chez soi, dans le choix des plantes ornementales qu’on plante en bordure des paddocks ou en randonnée lorsqu’on laisse le cheval manger.

Les modalités d’intoxication révèlent bien le rôle de l’homme dont l’intervention favorise l’ingestion de ces plantes (restriction alimentaire, taille, fanaison qui modifie les particularités odorantes et gustatives de la plante..).

Il est recommandé de parcourir les pâtures régulièrement, veiller à leur entretien et éliminer ces plantes avant la coupe du foin afin de ne pas les laisser à la portée des chevaux.

En cas de doute d’intoxication ou de symptômes inexpliqués, l’appel du vétérinaire est nécessaire et sa rapidité d’intervention améliore le pronostic.

15 mars 2016 | 0 comentario(s)
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